Beaucoup d’entrepreneurs que j’accompagne sont attirés par le régime de la micro-entreprise, mais pour autant il est rarement utilisé à bon escient.
Qu’est-ce qu’un régime micro-entreprise ?
C’est une entreprise individuelle (EI), une entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL), ou une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) dont l’associé unique est une personne physique dirigeante de cette société avec option pour l’impôt sur le revenu, immatriculée à un registre (Répertoire des métiers ou Registre du commerce et des sociétés) et un travailleur non-salarié (un indépendant), qui bénéficie d’un régime social particulier, le micro-social, et qui sera soumis au régime fiscal de droit commun du micro-entrepreneur tout en pouvant opter pour le régime fiscal optionnel du versement fiscal libératoire, tout en développant une activité qui ne dépasse pas certains seuils de chiffre d’affaires.
Pour quoi, pour qui ?
L’idée était de permettre d’ouvrir à des salariés l’accès à un complément de salaire en parallèle de leur activité, ou de lancer une nouvelle activité.
En cela, le régime de la micro-entreprise est imaginé, facile à créer, à dissoudre avec des actes juridiques et une gestion simplifiés.
Ne pas perdre de vue que cette simplification a pour contrepartie :
- de ne pas pouvoir bénéficier de la déduction des charges au réel, il s’agit d’un forfait (Donc à proscrire si vous devez acheter véhicules, matériels…)
- de cotiser au régime des Travailleurs Non Salariés (Attention des cotisations plus faibles, ce sont des contributions à la prévoyance et à la retraite plus faibles). Cela ne pose pas de problème en complément d’un emploi classique, mais il faut être vigilant dans le cas contraire et prévoir des compléments pour rattraper le régime salarié et ne pas avoir de mauvaises surprises à la retraite par exemple)
- pas de gestion de TVA, pour des activités de services aux entreprises, celles-ci ne peuvent pas récupérer la TVA sur vos factures donc potentiellement elles peuvent vous écarter dans leur choix.
Donc si vous choisissez de tester, lancer votre activité, ce régime est envisageable, mais si vous imaginez rapidement de franchir le CAP afin d’atteindre une taille critique, il vaut mieux directement opter pour un régime de Société.
C’est quoi la taille critique ?
Lors de mes missions, je l’aborde en prenant en compte le salaire mensuel que souhaite le dirigeant, les compensations des cotisations sociales à prévoir pour a minima rattraper le régime classique, l’ensemble des charges auquel j’ajoute une capacité de financement pour que l’entreprise puisse financer son développement ou optimiser sa valorisation lors de sa revente.
Lorsque ce travail est effectué, on observe qu’il est difficile de trouver un équilibre à ce régime qui montre rapidement ses limites quant à l’atteinte de la taille critique.
L’effet levier
Décomposons l’activité d’une entreprise organisée avec le dirigeant seul :
- Technico Commercial : pour un modèle Free-lance, la prospection peut représenter jusqu’à 60% du temps de travail.
- Administratif estimé à 10% selon si l’on intègre les taches de devis/facturation
- Production par différence à peine 30 %
Donc cela signifie que 30 % seulement des heures sont facturables ! Cela impose de devoir adapter son taux horaire pour compenser. La limite étant le prix marché ou plus exactement la propension à payer pour le client. Une autre piste plus pérenne, c’est de miser sur son développement en créant des emplois pour obtenir plus d’heures de production.
Par exemple : je fais le choix de créer un poste :
- de production cela devient entre 70-95% en heures facturables en plus (la variable étant le temps de déplacement pour produire/installer)
- de commercial : on peut prendre comme base (Selon un e-book réalisé par Iko System)
59% non-vente, 41% vente, cela vous permet de récupérer environ 50% de votre temps pour la production et ainsi pouvoir facturer 80% de votre temps.
En conclusion, structurez votre entreprise pour vous développer et imaginez selon le potentiel de votre étude de marché où se situe la limite et dans ce cas-là, optez directement pour un régime de société.